Le château de Montarnaud a été construit par le seigneur Arnaldus en 1111. La protection de ses remparts va attirer progressivement les habitants qui vont quitter leur habitat gallo-romain initial situé au nord du Mas Dieu, sur le lieu actuel de la commune.
En 1111, le château dépend de Guillaume V, seigneur de Montpellier. Trois ans plus tard, il est affilié à la vicomté d’Aumelas, pour être à nouveau rattaché à Montpellier en 1204. Dans la mouvance de Jacques 1er le Conquérant, les seigneurs de Montarnaud font allégeance à Jacques II et Jacques III, rois de Majorque, tout au long du XIIIème siècle et jusqu’en 1349. En 1410, le château de Montarnaud est rattaché au royaume de France, alors en pleine extension.
Au XVIIème siècle, le château appartient aux seigneurs de Brignac, qui restent en place pendant la révolution et après l’Empire. En 1799, Claire de Brignac, héritière du château, épouse Henri-Amédée de Turenne d’Aynac, dont le père appartient à la grande famille historique des Turenne. Colonel dans les armées de Bonaparte, il deviendra ensuite Comte d’empire et Chancelier de Napoléon 1er.
Autre personnalité remarquable, Henri-Amédée Sosthène-Paul hérite du château en 1893 et du titre de Marquis en 1905. Il deviendra notamment ministre plénipotentiaire au Japon.
Après 1914, le château appartient à la baronne Fabre Luce, nièce de Paul de Turenne, qui l’habite avec sa fille. Depuis des décennies, le château de Montarnaud appartient donc sans interruption aux descendants de la famille des Turenne.
Le Château est classé Monument Historique par arrêté préfectoral le 9 décembre 2015.
Notre Dame de Sestairanègues, dont le nom est d’origine gallo-romaine, encore répertoriée en 1770 sur la carte de Cassini, est sans doute le premier lieu de culte recensé dans l’histoire de notre commune, puisqu’il apparait dès 1061
Cette localisation sur la carte de Cassini correspond notamment avec les ruines d’une ancienne construction sur le lieu-dit Notre Dame. Au XIIème siècle, le seigneur Arnaldus construit le château associé à une chapelle castrale consacrée à Saint Etienne, ce qui entraîne le transfert du patronage de la Vierge de l’ancienne église à la chapelle castrale, connue aujourd’hui sous le nom de Notre Dame du Fort. Il semble cependant que le curé du village n’ait quitté Notre Dame de Sestairanègues qu’après 1465.
Cette chapelle a donc abrité les manifestations cultuelles de Montarnaud pendant des siècles. Il est vrai que la population évoluait assez peu avec 300 à 400 habitants selon les périodes. Le seul fait notable est probablement la destruction de son clocher initial à la fin du XIXème siècle.
Devenue trop petite, le problème de son remplacement sur le même site est posé à la même période par les consuls de la communauté, ce qui aurait dû entraîner sa destruction et la réutilisation de ses matériaux.
Par chance, ce projet ne verra pas le jour. Mais dès la construction de la nouvelle église, Notre Dame du Fort perd son usage cultuel. Propriété de la commune, elle a été restaurée il y a une vingtaine d’années et accueille un certain nombre de concerts et d’expositions artistiques, malgré son accès malaisé.
La première pierre de l’église paroissiale a été mise en place le 26 aout 1846.
Cependant, l’édification du bâtiment s’est avérée particulièrement ardue. En effet, il s’est rapidement avéré qu’il fallait renforcer considérablement les fondations du bâtiment par rapport aux plans de départ. Puis, jugée trop sévère, des améliorations ont été apportées au niveau de la façade et quatre petites chapelles ont été édifiées le long de la nef. Curieusement, le clocher et l’escalier pour arriver à la porte de l’église n’avaient pas été prévus au budget.
La bénédiction solennelle de l’église paroissiale a lieu le 23 avril 1850. Mais les travaux vont se poursuivre. En effet, il faut construire un drain souterrain afin de canaliser l’eau des toitures vers le puits communal et il faut réparer le toit de la sacristie.
En 1895, la coupole du chœur de l’église s’effondre. Plus récemment, en 2005, l’état du clocher, gravement fissuré, va nécessiter de lourds travaux, accompagnés d’un ravalement de la façade de l‘édifice.
Malgré la multiplicité des problèmes qui ont accompagné sa construction, l’église paroissiale est un bâtiment accueillant dont la porte est surmontée d’une statue de la Vierge positionnée dans une niche sur laquelle l’inscription latine « Posuerunt me custodem » signifie : Ils m’ont choisie pour gardienne.
Par ailleurs, au fond du chœur, encadrant un très beau vitrail circulaire, de magnifiques trompe-l’œil ravissent les visiteurs.
Ce bel édifice, situé au début de la rue du château, a été construit en 1827.
Cette tour à étage coiffée d’une cloche de 260 Kg, devait permettre aux travailleurs des champs de connaître l’heure à tout moment de la journée.
Elle est dotée d’un superbe mécanisme d’horlogerie toujours en fonction, animé par deux poids remontés à la manivelle tous les dix jours.
Cependant, la hauteur de la tour, insuffisante, a nécessité de creuser un puits de 1,5m de profondeur à sa base afin de permettre leur descente intégrale.
La fontaine atypique par sa forme triangulaire de pyramide étroite a été construite en 1860 sur la place du village
Elle devait être initialement couronnée d’une statue de la Vierge, refusée par les montarnéens qui ne pouvaient pas lui rendre hommage en ce lieu.
Une flèche néogothique, flanquée de trois petits clochetons lui a été substituée. De manière amusante, l’eau jaillissait de la tête de trois petits boucs, peu en rapport avec le caractère religieux envisagé. Trois auges à chevaux ont entouré la fontaine pendant des années, avant que la circulation ne s’intensifie sur la place du village.
En 1897,un « petit château » a été construit sur l’un des côtés du triangle de la place de la Fontaine par Martel de Massilian, doté sur l’arrière d’un jardin d’agrément qui se prolonge pour rejoindre le grand caveau en pierres de l’avenue de Montpellier, actuellement utilisé comme salle des Fêtes.
La culture de la vigne apparait sur Montarnaud après la révolution, puis se développe avec une acuité particulière vers la fin du XIXème siècle.
Ainsi, en 1920, la vigne occupe la quasi-totalité des terres cultivables de la commune. Le développement de cette activité est associé à une augmentation démographique sensible dans un village où le nombre d’habitants stagnait depuis des siècles aux environs de 400 personnes.
Ceci s’est traduit par la construction au XIXème siècle de bâtiments caractéristiques de l’histoire de la région, liés à l’activité vitivinicole, qui associent remises et habitations : les maisons vigneronnes.
Généralement simple, leur architecture reflète le fonctionnement traditionnel de l’habitat lié à cette activité. Elles comportaient un rez de chaussée initialement utilisé comme remise, doté d’un large portail en bois, un premier étage dédié à l’habitation et un second étage à usage de grenier. Les toitures de faible pente, sont couvertes en tuile canal, et les murs sont couronnés d’une génoise ou d’une corniche.
Les ouvertures, plus hautes que larges, sont, comme les portes, soulignées par des encadrements plus ou moins ouvragés. Des balcons en fer forgé peints aux couleurs du midi, vert anis, mauve ou bleu ciel, ajoutent un charme indéniable à ces habitations.
Ces maisons, protégées par les Bâtiments de France, sont aisément repérables dans le village, notamment sur l’avenue des Pins ou à proximité de la Mairie, mais l’avenue d’Argelliers constitue un superbe exemple du caractère apporté par la succession de ces habitations.
Il s’agit des vestiges du moulin à vent édifié sur une petite parcelle appartenant au château, sur l’ex parcours de santé que l’on atteint par la rue du Moulin à Vent.
Devant les ruines, une tombe contient les restes d’un jeune homme décédé lors d’un accident d’avion à La Havane, qui souhaitait être enterré dans le midi.
La plaque en marbre mentionnant cet événement a malheureusement été vandalisée il y a quelques années.
L’extrémité du belvédère offre une superbe vue sur les édifices principaux du village.
Elle marque l’accident d’un avion militaire qui s’est écrasé sur une colline du lieu-dit « Sous le pont » en juin 1937, et qui a fait 7 victimes.
Elle porte l’inscription : « En mémoire de l’équipage de l’avion A190 de l’escadre 101/II : Lieutenant Martel, chef de bord, Adjudant Bertrand, premier pilote, Sergent Kremer, mitrailleur, Sergent Nunondo, radio, Sergent Rousseaux, mécanicien, morts en service commandé le 7 novembre 1935.
La Mosson est une rivière de 39 km de long qui prend sa source à Montarnaud, à proximité des écoles.
La source est marquée par une petite construction en pierre située dans le fossé longeant le lotissement « la Source », qui abrite un mécanisme destiné à contrôler son débit. Ce petit bâtiment construit à la fin du XIXe siècle symbolise la source de La Mosson. Il semble avoir été bâti en partie avec des matériaux de réemploi, notamment pour les corniches en pierre de taille. Il se compose de deux salles voûtées, l’une étant une sorte de citerne dans laquelle surgirait directement la source de Font Mosson, l’autre comportant diverses canalisations et vannes aurait servi à recueillir les eaux de la source Font Perry située en amont au lieu-dit La Baume. Les deux salles étaient équipées de trop-pleins que l’on peut voir en façade sud. Des conduites souterraines partant de ce bâtiment auraient été mises en place aux alentours de 1869, pour alimenter en eau la fontaine située sur la place centrale du village. Le bâtiment a été rénové en octobre 2015.
La Rouvière, dont le nom est issu du terme languedocien rouve ou rove (chêne blanc) est un superbe bois de 300 ha dont 270 communaux, situé sur une zone de hautes garrigues au Nord-Ouest du centre du village, que l‘on atteint par la route de La Boissière via le chemin en terre de la croix de Felice.
Au XVIIème siècle, il est essentiellement consacré au pastoralisme bien qu’il soit déjà peuplé de chênes blancs et verts, pratique agricole qui persistera jusqu’au début du XXème siècle et qui sera favorisée par la construction d’une bergerie par la municipalité en 1882.
Cependant, la disparition du pastoralisme au XXème siècle, va s’accompagner d’une recrudescence des incendies notamment en 1918 où la totalité du bois est détruite, ou en 1923 où la moitié du bois est brûlée avec 300ha de forêts privées. Aujourd’hui, sur ses hauteurs, trois guetteurs se relaient tout au long de l’été sur la vigie afin de surveiller les départs éventuels de feux.
Bien qu’il ne soit plus le repère de loups mentionnés en 1934, le bois accueille des populations de sangliers dont le nombre doit être régulé par des battues régulières organisées par la diane de Montarnaud.
Néanmoins, le Bois de la Rouvière est un superbe site de promenade d’autant plus que la restauration de la bergerie en 1992 a offert aux associations du village, aux chasseurs et aux promeneurs un sympathique lieu d’accueil qui doit cependant être réservé en mairie.
Le Mas Dieu, une superbe garrigue de 540 ha située au sud de Montarnaud, constitue un territoire riche en histoire.
En effet, ce site a été occupé par l’homme dès l’Antiquité. A l’arrivée des romains vers le IIème siècle avant Jésus Christ, elle reçoit les villas destinées aux légionnaires de Rome, devenus propriétaires terriens, ainsi que leurs pâtures et cultures.
Plus tard, elle a servi de refuge aux templiers lors de leur extermination par Philippe Le Bel, désireux de s’emparer de leurs richesses.
Elle a abrité une léproserie tenue par des moines qui ont asséché les marais du lieu et a été traversée par de nombreuses voies telles que le chemin de Rome, la route du sel, le chemin de Jérusalem ou la voie de Saint Jacques de Compostelle.
Plus récemment, le Mas Dieu s’est affirmé comme un véritable poumon vert, avec une remarquable diversité de la faune et de la flore de garrigues, ouvert au pastoralisme.
Mais, dans l’esprit de nos habitants, le Mas Dieu est avant tout le symbole d’une lutte victorieuse pour la défense de l’environnement. En effet, vers la fin des années 1980, le District de Montpellier décide d’implanter une décharge d’ordures ménagères en ce lieu. La résistance s’organise dans les quatre communes directement concernées par le Mas Dieu : Montarnaud, Murviel les Montpellier, Saint Georges d’Orques et Saint Paul et Valmalle.
Après plus de dix années de lutte, les quatre municipalités s’assurent la maîtrise foncière des 140 ha du site sur lequel devait s’implanter la décharge, les agriculteurs acquièrent 150 ha à un prix préférentiel afin d’implanter des activités viticoles et oléicoles durables et le Conseil général de l’Hérault achète les 240 ha restants à usage de pâturage. Ce site devient donc un territoire consacré à l’agriculture et au pastoralisme.
Après quatre années de travail, le SIADE (syndicat mixte ouvert regroupant les quatre communes et la CCI) a mis en place un projet d’Ecoparc dédié aux énergies renouvelables, à l’environnement, au pastoralisme, à la vie associative, à la culture et aux activités d’extérieur. A court terme, le Mas Dieu va donc devenir un lieu particulièrement attractif pour les amoureux de l’environnement, seul véritable poumon vert à la périphérie de Montpellier.